La description
À la carabine : Le point de départ de l’écriture, c’est l’histoire d’une enfant de onze ans qu’un tribunal français a reconnue consentante à son propre viol. Cette enfant devenue jeune femme, l’écriture l’invite à se faire justice elle-même. La pièce met en scène la jeune fille et son agresseur, un ami de son frère, dans une situation qui dérape, qui n’est pas préméditée, mais dont l’agresseur demeure responsable, pour ne pas dire coupable.
Ce n’est pas une réparation. Ce n’est pas une résilience. Parce qu’il y a des points de non-retour, des intolérables. Parce qu’à la violence extrême ne répond pas l’espoir, ni la compassion, ni la compréhension. Parce que l’Histoire a canonisé Martin Luther King et diabolisé Malcom X, alors que l’un n’aurait pas pu se faire entendre sans l’autre. Parce qu’on exhorte les soumis·e·s à la non-violence, au silence, à l’humour, à la patience, afin d’éviter que les forces ne se renversent. Parce que les femmes qui usent de la violence deviennent aussitôt des monstres. Parce qu’à la violence répond la violence, implacable, furieuse.
Personnages : deux femmes
Cheveux d’été : Au départ de l’écriture, il y a le genou de ce flic blanc sur la nuque de George Floyd, il y a les mots de George Floyd, il y a sa suffocation. Il y a le désir d’inverser les rôles, de mettre un homme blanc à terre, de lui tordre le cou. Au départ de l’écriture, il y a aussi les mots des hommes hétérosexuels blancs, leurs difficultés à composer avec de nouvelles identités, avec les féminismes et les bouleversements profonds, intimes et politiques, que ces luttes engendrent. Il y a le souvenir des mots de Ta-Nehisi Coates sur les corps noirs en Amérique et les résonances possibles entre l’histoire de ces corps et l’histoire des corps des femmes dans les sociétés occidentales.
Personnage : monologue
Deux textes sur la nécessité de se faire justice soi-même, de reprendre possession de sa voix et de son corps, de ne pas se laisser détruire par la violence subie. Se défendre au point d’être indéfendable, c’est parfois le prix à payer pour ne pas se briser.